Les derniers projets sur lesquels j’ai eu à travailler m’ont confirmé une chose. Il devient de plus en plus difficile de travailler de façon fluide, en équipe, voire même seul, dans le cadre contraint d’un service et avec des outils métiers.

Définition des enjeux

  • Je veux pouvoir travailler sur des machines différentes (PC, Linux et Mac à la BM ou chez moi), sur les mêmes fichiers, sans effets de bords (crash, perte de mise en pages). J’ai donc besoin d’un format ouvert et interopérable ;

  • il me faut aussi avoir un accès décentralisé à mes fichiers de travail, avant de les finaliser pour les publier ou les archiver sur les serveurs Ville (saturés et lents), mais en garantir une sauvegarde intermédiaire, voire un versionning ;

  • je veux aussi pouvoir partager mes fichiers pour un travail collaboratif. Et là ça se complique, surtout si j’ajoute que j’aimerai bien me passer du malheureusement l’incontournable Google Drive.

Quelle solution ?

Pour mon propre usage, j’ai mis en place un workflow très souple et relativement simple qui répond à tous mes besoins (ou presque). Rien d’extraordinaire ni de très compliqué, en voici les principales briques.

La base

Je l’ai déjà écrit, Markdown est, pour le texte, la clef de voute de l’interopérabilité. Il se lit dans n’importe que logiciel, peut se transformer de multiples manières (grâce à Pandoc ou à des éditeurs Markdown) et offre une syntaxe suffisante pour 90 % des besoins rédactionnels.

Traiter des données

LibreOffice, installé ou en version portable (pour contrer proxynator), il vous permettra de travailler avec des tableurs (je proscris Writer, comme d’ailleurs et surtout Word). On peut aussi l’utiliser pour des tâches spécifiques en ligne de commande (conversion par lot essentiellement). En XML il permet de récupérer les fichiers dans Oxygen que l’on peut alors traiter par des feuilles de style XSLT, par exemple pour travailler à plusieurs sur les index de noms de personnes en TEI par exemple. Il est, transposé en fichier XML beaucoup moins verbeux que son concurrent Excel (si on a une version récente).

Archiver / versionner / servir en ligne

Le logiciel Git, créé par Linus Torvalds (créateur de Linux), implémenté dans Github, GitLab, FramaGit, BitBucket, etc. est un outil de versionning extrêmement puissant destiné à l’origine aux développeurs. Mais il peut servir au stockage de notes, de textes, voire à l’hébergement de sites web (grâce à Jekyll, d’ailleurs ce site tourne depuis Github). Son grand avantage est bien entendu son système de versionning qui garde trace de tous les changements effectués sur un fichier. Son utilisation, au travers du terminal est par contre plus difficile à prendre en main.

Stocker / partager

Pour l’accès distant à mes fichiers, j’utilise Dropbox, à défaut d’un autre pour le remplacer… Son client permet un accès depuis le finder ou l’explorateur de fichiers, et surtout il offre la possibilité d’une synchronisation quasi immédiate, et le partage de fichiers.

Noter / coder

Pour prendre des notes, écrire des billets, coder, j’utilise essentiellement Atom, couteau suisse du développeur, grâce à une multitude de plugins, il permet l’édition de code, mais aussi de Markdown, avec coloration syntaxique et mode preview. Le plugin Pandoc permet des exports (on peut styler tout ça au besoin avec du CSS). Atom embarque aussi un client Github pour des commit directement depuis son interface, mais pour ma part je préfère passer par le terminal.

Une bonne alternative, mais payante : Sublime Text.

Rédiger

Pour qui ne travaille que sur du texte, Ulysses est parfait – le Markdown est natif – en outre il embarque des convertisseurs vers txt, HTML, PDF, Doc, le tout déjà stylé. Il permet aussi la connexion à des services de cloud. Là où il est très puissant, c’est dans sa façon de gérer les blocs de textes ; on les édite simplement, on peut ensuite les organiser entre eux pour créer des chapitres, évitant ainsi d’avoir à la rédaction une page infinie ; on peut taguer ses textes, créer un sommaire, etc. À noter que contrairement à Atom, il est payant.

Etc.

Voilà pour l’essentiel, il y a d’autres outils, d’un usage parfois plus ponctuel, sur lesquels je reviendrai peut-être, et parfois aussi ce workflow change, au gré des besoins, pour tester de nouveaux outils… Car in fine le maître mot reste la souplesse et l’interopérabilité.